APHRODISIAQUE AFRIQUE 2i

APHRODISIAQUE         AFRIQUE 2i

COMBRETUM GLUTINOSUM

 

 

 

 

 

Combretum glutinosum

Français : Bois d’éléphant, chigommier         Wolof : Ratt

Arbuste ou petit arbre atteignant 12 m de haut ; fût jusqu’à 60 cm de diamètre, souvent tortueux ou branchu dès la base ; écorce rugueuse et cannelée, grise ; cime arrondie et ouverte ; branches densément et brièvement poilues, grises. Feuilles opposées à légèrement alternes ou quelquefois verticillées par 3–4, simples ; stipules absentes ; pétiole de 0,5–1,5(–3,5) cm de long ; limbe elliptique, ovale ou obovales, de 9–18(–35) cm × 4–8(–20) cm, à base arrondie à atténuée, à apex arrondi à aigu, à bord entier, parfois ondulé, lorsque jeune généralement collant en dessus et densément pubescent à poils gris en dessous, à nervures latérales saillantes en 7–15 paires. Inflorescence : épi axillaire, atteignant 6 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 4-mères, vert jaunâtre, odorantes, sessiles ; réceptacle en coupe, jusqu’à 4 mm de large ; lobes du calice triangulaires ; pétales libres, obovales à circulaires, de 1–2,5 mm de long ; étamines 8 ; ovaire infère, Fruit : samare ellipsoïde à 4 ailes, de 2,5–4 cm × 1,5–3 cm, glabre ou pubescente, souvent collante près du centre, rouge à jaune brun.
Combretum glutinosum est répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest et s’étend jusqu’au Soudan.


En médecine traditionnelle, Combretum glutinosum est très prisé. Une décoction ou une infusion de feuilles, d’écorces ou de fruits est très courante, surtout pour soigner les problèmes urinaires, hépatiques et rénaux, de même que toutes sortes de problèmes d’ordre sexuelle ( impuissance sexuelle, faiblesse et dysfonctionnement érectile), la fièvre, les troubles intestinaux et pour nettoyer les lésions et les plaies. Les feuilles ou l’écorce broyées ou séchées en poudre servent de pansement sur les blessures. Les Maninkas versent une décoction de feuilles dans l’eau du bain ou la prennent en potion en cas de fatigue générale. Au Sénégal, la gomme de l’écorce sert à obturer les caries. Quant aux jeunes pousses et aux racines, elles ont la réputation d’être aphrodisiaques.En Afrique de l’Ouest, en particulier du Sénégal à la Côte d’Ivoire, les feuilles, les tiges ainsi que l’écorce des racines de Combretum glutinosum, ramassées dans la nature, sont des sources importantes de teintures jaunes à jaune brunâtre pour les tissus de coton. Au Burkina Faso, au Bénin et au Nigeria, ces colorants sont aussi utilisés pour teindre le cuir ainsi que les nattes faites en diverses fibres végétales. L’importance primaire de Combretum glutinosum est toutefois qu’il sert à la fabrication de textiles de renommée internationale, les “bogolanfini” ou “bogolan” (“tissu à la boue”) au Mali, où d’autres plantes riches en tanins sont également utilisées, en fonction des ressources et des traditions locales. Combretum glutinosum est très employé dans la région de Bélédougou, au nord de Bamako. Les motifs noirs des bogolan sont obtenus par réaction des tanins de la plante avec les sels de fer contenus dans la boue fermentée trouvée sur place. Bien que la méthode de base qui consiste à obtenir des teintures noires à partir de plantes riches en tanins et à les mordancer à la boue ferrugineuse soit connue dans le monde entier et continue à être très utilisée dans d’autres régions d’Afrique pour les étoffes en écorce battue et les fibres végétales, l’art spécial des bogolan est l’apanage à l’origine des femmes de plusieurs peuples du groupe Mandé : les Bamanans, les Dogons, les Malinkés, les Miniankas, les Bobos et les Sénoufos. Autrefois, il servait à décorer les vêtements de groupes bien définis qu’ils revêtaient lors d’occasions spéciales, leur conférant des pouvoirs symboliques de protection et de guérison, mais récemment ces vêtements ont attiré l’attention du monde international de la mode. Les artistes maliens et les couturiers ont adapté ces techniques et ces motifs, générant une recrudescence de la demande mondiale.
Combretum glutinosum est en outre utilisé dans la teinture à l’indigo ; en effet, du Sénégal au Nigeria, les cendres du bois sont tout particulièrement appréciées pour maintenir dans la cuve d’indigo le pH alcalin optimum.
Les jeunes feuilles fraîches, bien qu’amères, sont parfois consommées comme légume, au Sénégal elles sont mélangées avec du taro (Colocasia esculenta (L.) Schott), et fournissent un fourrage utile très apprécié par tout le bétail dans la zone sahélienne. Le bois jaunâtre, dur et très solide est utilisé en construction, pour fabriquer des manches d’outils ainsi que comme bois de feu. Au Nigeria, sa fumée sert aux fumigations et comme encens.

 

 

 

Commentaires

  • galo sane
    Ce type des arbres sont nombrés chez nous en Mauritanie et ils sont très utiles pour les médecins traditionnels et ainsi pour la nourriture des bétails, merci!
  • canevet
    • 2. canevet Le 06/09/2017
    Bonjour, je suis à la recherche de documentation me permettant de compléter mes fiches sur les essences d'arbres.
    Avez vous ce type de doc me permettant à partir du nom pilote d'élargir mes renseignements à: ex densité, famille, genre etc?
    J'ai une plaquette de bois dont le nom eststrrephonema combretriceae que je n'attrive pas rattacher à une famille et à son nom pilote.
    Cordialement

    Jean- yves Canevet
  • Simon Sambou
    L'espèce combretum glutinosum peut dépasser les 30 cm de diamètre tel M. Lamine Coly l'a décrit. J'ai personnellement mesuré lors d'un inventaire forestier réalisé en novembre 2011 un vieux sujet de 53 cm de diamètre.
  • lamine coly
    • 4. lamine coly Le 07/09/2011
    salut, le Combretum glutinosum peut être même un arbre qui peut atteindre plus de 20m de hauteur et avec un diamétre au environ de 30cm. en effet on l'a rencontré lors de notre dernier inventaire forestier du parc à Combretum glutinosum dans le village de Khatre sy dans la région de Thiés, départ. de tivaouane communauté rurale de Mbayéne (Sénégal). pour plus information contacté moi à partir de mon Email.

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